Le DMA dessert les hôteliers indépendants
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Le Digital Markets Act (DMA) révolutionne la façon dont Google présente ses résultats de recherche, en visant à équilibrer le jeu entre les plateformes et les entreprises. Toutefois, il semble défavoriser les hôteliers indépendants qui, auparavant, utilisaient les outils de Google pour augmenter leur visibilité et minimiser les coûts des agences de voyage en ligne (OTA).
Le DMA, qui régule les acteurs numériques dominants dans l'UE depuis le 1er novembre 2022, impose des mesures anti-monopole ciblant en particulier les grandes sociétés telles que les GAFAM. Ces mesures incluent l'interdiction pour les moteurs de recherche de privilégier leurs propres services et exigent l'interopérabilité entre services de messagerie, et les plateformes devront rendre aussi facile le désabonnement que l'abonnement à un service, etc. Il s'agit de casser les monopoles.
Cette réglementation a des répercussions directes sur le secteur du voyage, notamment en empêchant Google de mettre en avant ses propres services de voyage, laissant les OTA et les sites comparatifs comme Kayak ou Booking prendre les devants, à condition qu'ils aient suffisamment de trafic ou de budget marketing.
Bruno Delmas, PDG d'Elloha, note que le changement va intensifier la concurrence pour les espaces publicitaires de premier plan sur Google, ce qui pourrait avantager les grandes chaînes hôtelières au détriment des indépendants.
Malgré cela, l'impact négatif sur les hôteliers indépendants est évident, puisqu'ils perdent en visibilité et en réservations directes, comme l'indique Aude Naveilhan de Mirai, avec une baisse significative des clics et des réservations depuis l'adaptation de Google aux règles du DMA.
Cependant, des stratégies comme l'amélioration du référencement via Google My Business et l'adaptation aux modèles publicitaires basés sur le retour sur investissement (ROI) restent des options viables. L'accent sur la fidélisation de la clientèle devient également un pivot central pour les hôteliers, en particulier avec la disparition imminente des cookies tiers.
Il est à noter que Google pourrait encore ajuster ses services pour se conformer pleinement au DMA, et que la situation n'est pas figée. L'influence de l'UMIH et de grandes chaînes telles qu'Accor pourrait également inciter Google à réviser ses outils. Pendant ce temps, Booking, qui n'est pas encore considéré comme un "gate keeper" selon le DMA, pourrait bientôt faire face à des réglementations plus strictes.